Présentation
Venu en France pour étudier la danse en 2011, Mithkal Alzghair n’est jamais rentré en Syrie. Son déplacement, comme celui volontaire ou forcé, vécu par tant d’autres aujourd’hui, mène l’artiste à explorer les traces que l’errance creuse dans la chair. Seul puis avec deux hommes, il ausculte l’héritage du corps syrien, corps contraint sous l’autorité religieuse et la dictature politique, corps exilé dans l’urgence. Il extrait de la danse folklorique des motifs traditionnels qu’il vient répéter, reformuler et réagencer, révélant alors des signes équivoques : mains levées, marches cadencées et chutes sont-ils gestes de liesse, d’asservissement, de contestation ? Cette œuvre du déracinement, sobre et intense, est saisissante.
« Le déplacement opère, mains derrière le dos, les danseurs tombent en cadence, la chute se fait violente, chargée, politique. » Mouvement