Présentation
Cette conférence à trois voix posera la question de savoir si le droit peut quelque chose contre les addictions et s’il peut protéger l’individu contre lui-même. Comment le droit s’intéresse-t-il aux comportements « excessifs » – qui parfois sont addictifs – et dans quelle mesure les saisir ? De tels comportements relèvent de la liberté individuelle et sont donc (paradoxalement ?) « protégés » : l’individu est libre de ses comportements et la protection contre soi est rarissime car le droit n’interfère pas dans la relation entre la personne et elle-même. Cela interroge nécessairement le principe de sauvegarde de la dignité humaine. De tels comportements sont donc le plus souvent saisis par le droit lorsqu’ils s’extraient de la stricte liberté individuelle : ils impliquent alors un tiers, ils menacent « l’ordre public », : ils posent un problème « d’intérêt général ». Lorsque ces comportements peuvent être « empêchés », «règlementés », quels sont alors les fondements de cette restriction de la liberté individuelle, et quels sont les contours de cette réglementation ? La réflexion mettrait donc en évidence que le droit saisit non pas tant l’addiction/comportement excessif, que les dérives des comportements addictifs/excessifs qui prennent corps, au-delà de la personne, et retentissent dans la société.