Présentation
Solo démultiplié
Sur un plateau éclairé par des néons blancs suspendus, quatorze danseurs, tous genres confondus, dilatent le souvenir de l’emblématique Good Boy (1998) dans lequel Alain Buffard exposait un corps politique aux prises avec la maladie. Tous les éléments du solo sont là : les boîtes de médicaments antirétroviraux transformés en talons, la superposition de slips kangourou blancs, les torses nus. Loin de les réduire à une armée de clones, la démultiplication de la figure originelle offre à ces personnalités aguerries de la danse contemporaine — de Mark Tompkins à Armelle Dousset — une réappropriation de la grammaire du chorégraphe disparu, depuis leur propre histoire. Se construit alors une communauté de solitudes, de regards intenses et de corps-sculptures, qui fait aussi généreusement œuvre de transmission.
