Présentation
Romeo Castellucci a construit un cycle théâtral pour interroger la force et le danger de l’image, cette image qui fascine et qui tourmente, qui éclaire et qui dissimule.Le cycle est décliné en plusieurs épisodes, chacun nourri de la traversée d’une œuvre picturale ou littéraire. Antonello da Messina et Mark Rothko sont les inspirateurs des deux épisodes présentés à Poitiers.
Au fond de la scène, peint par Antonello da Messina (XVe siècle), le visage du Christ, immense et troublant. Son regard insondable semble nous regarder et regarder sur le plateau, le quotidien d’un fils s’occupant avec douceur de son père sénile et incontinent. En à peine une heure, ce spectacle nous ramène à notre condition d’hommes faits de chair et de matière. Comme un miroir, il renvoie chacun à ses peurs, à ses croyances, à la conscience de ses limites, de sa fragilité, de son infinie finitude. Romeo Castellucci (Enfer et Paradis de Dante au TAP en 2009) pose le doute mais n’entend pas prendre partie. Toujours radical et puissamment esthétique, le théâtre de Romeo Castellucci frappe par son intensité. Les réactions extrêmes lors de sa présentation la saison dernière en témoignent.
« Castellucci réalise une allégorie qui frise le sacrilège mais s’achève en prière. Sublime. »
Télérama